Dans le panorama tumultueux du sport guinéen, le périple du Syli National de Guinée pour assurer sa place dans les compétitions internationales demeure un récit parsemé d’obstacles et de défis infrastructurels. Après une campagne plus ou moins réussie à la Coupe d’Afrique des Nations 2023, couronnée par une élimination en quart de finale, les regards se tournent désormais vers les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, une épreuve qui met à nu les lacunes persistantes dans le paysage sportif national.

Au cœur de cette saga se trouve le douloureux constat de l’absence prolongée de rencontres internationales disputées sur le sol guinéen. Deux années se sont écoulées depuis que le Syli National a foulé les pelouses de ses stades nationaux, une échéance qui devait être temporaire mais qui s’est transformée en une véritable épopée d’attente et de déception. Malgré les promesses solennelles émises par les autorités sportives, notamment celles du ministère des Sports, les travaux de réhabilitation des infrastructures, notamment les stades du 28 septembre et du Général Lansana Conté de Nongo, semblent piétiner dans les méandres de la bureaucratie et des contraintes logistiques.

L’incapacité à fournir des installations adéquates pour accueillir les compétitions internationales est une entrave majeure au développement du football guinéen, reléguant le Syli National à une existence nomade, contraint de disputer ses matchs « à domicile » sur des terres étrangères. Cette réalité amère suscite légitimement le désarroi chez les fervents supporters, qui voient dans ces péripéties une trahison des aspirations nationales pour l’excellence sportive.

Dans ce contexte, l’échéance imminente des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 soulève des interrogations quant à la capacité du pays à offrir à son équipe nationale un terrain de jeu digne de son talent et de ses ambitions. L’absence prolongée de compétitions internationales à domicile menace non seulement la cohésion et la préparation de l’équipe, mais aussi l’engagement et l’enthousiasme des supporters, privés du spectacle vivifiant du football international sur leurs terres.

L’épopée du Syli National de Guinée dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 se déroule sous l’ombre pesante des défis infrastructurels persistants. Tant que les promesses de rénovation demeureront lettre morte et que les stades nationaux resteront des chantiers inachevés, le football guinéen continuera de naviguer dans les eaux tumultueuses de l’incertitude et de la désillusion, privé de la fierté et de l’élan que procure la représentation nationale sur son propre sol.

 

Sékou Koutoubou Kaba