Dans l’ombre du grand stade de Nongo, son annexe accueille chaque jour des équipes de deuxième et troisième division en quête de perfectionnement. Mais ce terrain, censé être un tremplin pour la jeunesse passionnée de football, offre aujourd’hui un tout autre visage. Entre sol accidenté, installations dégradées et absence d’entretien, le constat est alarmant.
Ce mardi, nous avons rencontré le Club Lelou FC, qui s’entraîne tant bien que mal sur cette pelouse en souffrance. Ibrahima Sory Yatara, secrétaire général du club, ne cache pas son indignation face à cette situation :
<< Franchement, c’est désolant. La Guinée est un pays de football, la jeunesse vit et rêve ce sport. Mais lorsque nous voyons un terrain dans cet état, mal entretenu, pratiquement impraticable, c’est regrettable. Ces infrastructures peuvent être sauvées, mais cela nécessite un suivi sérieux. Aujourd’hui, nous faisons avec les moyens du bord, mais jouer un match ici est impossible. Seuls les entraînements sont envisageables.>>
Un constat que partage Idrissa Sylla, capitaine de l’équipe, qui, malgré l’état critique du terrain, tente de garder une mentalité conquérante :
<< Nous évoluons sur un terrain presque impraticable. Mais avec le mental, la détermination et l’envie, nous continuons à travailler pour atteindre notre objectif : la montée en Ligue 2. L’année dernière, c’était notre ambition, cette année encore, nous poursuivons le même rêve.>>
Le football guinéen, riche de talents et de passion, peine à se développer faute d’infrastructures adaptées. Les joueurs, livrés à eux-mêmes, s’accrochent à leur discipline malgré des conditions de travail indignes d’un pays où le football est roi.
Face à cette situation, un appel pressant est lancé aux autorités sportives et aux responsables en charge des infrastructures : il est temps d’agir pour redonner à ces terrains leur vocation première. Comme le souligne Ibrahima Sory Yatara, le stade annexe de Nongo ne doit pas devenir un symbole d’abandon, mais un lieu de formation et d’épanouissement pour la jeunesse : << C’est l’avenir du football guinéen qui est en jeu. Ce terrain doit retrouver toute son ardeur pour permettre aux jeunes de s’exprimer pleinement. Nous lançons un appel à l’aide pour que cet espace redevienne un véritable terrain de compétition.>>
Le football guinéen ne manque pas de talent, mais il a besoin d’infrastructures dignes de ce nom. Si rien n’est fait, ce sont les rêves de toute une génération qui risquent de s’effondrer.
Mountaga Pandiara Diallo