Passé du Tinguilinta FC au Wakrya AC il y a plus de trois ans, le Club de Boké grandit avec toutes les garanties possibles. En l’espace seulement de trois ans, ce club est entrain de progresser de façon nette et qualitative.

Après avoir fini deuxième (derrière le Horoya) lors de sa toute première saison au sein de l’élite en 2016/2017, le Wakrya AC continue décrire son histoire sans rature ni embuche. Terminant 3e de ligue 1 derrière le Hafia et le Horoya cette saison 2017/2018, le club du président Minkailou Sampou incarne la bonne organisation d’une équipe qui se veut ambitieuse et compétitive. Comme s’il ne suffisait pas, les poulains de Guillaume Soumah se sont débrouillés pour obtenir une place en finale de la 59e édition de la Coupe Nationale de Guinée.

Avec cette qualification, le club de Boké est assuré à 99% d’être africain la saison prochaine. En attendant la deuxième affiche des demi-finales de la Coupe Nationale de Guinée qui opposera le Horoya au Manden FC. Sauf miracle, dans cette affiche, c’est bien le club de Matam qui est pressenti rejoindre les bokekas en finale. Et cela se passe, le Wakrya n’aura même pas besoin de remporter le trophée final pour être le représentant de la Guinée en Coupe CAF la saison prochaine.

Mais comment en est-on arrivé là ? Est-ce le fruit du hasard de voir ce club à un tel niveau dans le football guinéen ?

Pour tous ceux qui ont bien observé ce club, il serait maladroit voire même malintentionné  de penser que le Wakrya est né dans le hasard.

Un président ambitieux et intelligent…

Après avoir tenté de créer le Wakrya AC en 2007 sans succès lié au retard accusé par l’obtention de l’agrément au niveau de la Fédération Guinéenne de Football, le président et ses collaborateurs eurent l’intelligence de trouver une autre solution. Celle-ci débouchera sur le rachat du FC Tinguilinta en 2015 qui existait déjà mais par faute de moyens financier ne participait pas aux compétitions nationales. C’est ainsi que le club gravira sans problème toutes les étapes pour accéder en ligue 1 et tout en l’espace de 3 ans. Et dès sa première saison en ligue 1, le président et toute la direction du club restèrent très modestes et humbles. « Nous sommes venus en ligue 1 pour apprendre et se maintenir », clamaient-ils à chaque fois que l’occasion se présentait.

Sauf qu’au bout du temps l’opinion s’est rendu compte que ce club-là n’est pas venu simplement pour apprendre mais surtout se mêler dans la danse et inquiéter des clubs qui l’avaient précédé depuis plusieurs décennies.  Raison pour laquelle cette première saison là les rouge et noir n’avaient concédé que 4 défaites durant toute la saison (toutes concédées lors de la phase retour). Preuves suffisantes que ce club savait déjà que pour rester en ligue 1 il fallait être costaud et solide en défense.

Se trouvant à Boké, une zone d’exploitation minière, le président a eu également l’intelligence et la vista de convaincre la SMB (Société Minière de Boké) d’accompagner son club en équipements mais aussi sur le plan financier pour atténuer les dépenses. Il est conscient que tout ne peut pas venir de lui c’est impossible. Et là aussi il a réussi un pari qu’aucun club n’a pu obtenir en Guinée jusque-là en un lapse de temps. Il le fait sans faire trop de bruit comme le font ces autres présidents de club qui dépensent des milliards d’argent pour des résultats négatifs. Un président honnête avec ses joueurs qui ne n’ont pas des gros salaires pour le moment mais payés à temps. Jamais on a entendu parler de soucis de primes concernant ses joueurs.

 

Un staff technique soudé et travailleur autour de Guillaume Soumah…

Après avoir réussi à faire monter le club en Ligue 1 en 2016, Sekou Somparé dont le contrat etait fini sera éjecté du banc et remplacé par Guillaume Soumah. A cette époque-là plusieurs observateurs s’étaient désolidarisés à cette décision mais au finish l’on se rend compte que la direction du club savait exactement ce qu’elle faisait. Doté d’une intelligence tactique et d’une capacité de réaction sur son banc, Guillaume Soumah a su bâtir une équipe compétitive avec des gamins sortis de nulle part. Comme on le dit dans un autre jargon ‘’il faut avoir des couilles pour le faire’’.

Quand on voit son équipe jouer, on a l’impression qu’il a passé toute sa vie à penser son jeu et toujours trouver des solutions à chaque problème qu’il rencontre face à ses adversaires parfois même les plus redoutables. Au-delà d’être une équipe qui sait défendre, le Wakrya AC joue bien aussi au football.

Une défense qui sort bien les ballons, un milieu de terrain qui organise très bien le jeu accompagné d’une attaque qui se place bien et qui marque. Ça c’est le fruit d’un travail sans relâche d’un coach qui croit en lui et à son staff toujours proche de lui. Durant les deux saisons qu’ils ont disputées en ligue 1, jamais on a entendu de problèmes sur le banc du Wakrya. Cela force le respect et permet forcément à l’équipe de rester concentrer et ambitieuse. Cela s’explique par la progression de l’équipe à chaque match. Sur 2 saisons en championnat de ligue 1, Guillaume et son staff n’ont perdu qu’à 8 reprises sur 56 matchs. C’est un bilan nettement positif. Et pour couronner tout ça, ils s’offrent une place en finale de coupe nationale synonyme de campagne africaine la saison prochaine. Dans d’autres cieux ce type d’entraineur serait déjà vénéré pour son dynamisme et sa rage de vaincre.

 

Des jeunes joueurs intelligents et appliqués….

Depuis la création du club la plus part des joueurs évoluent ensemble et ont gravi tous les échelons depuis plus de 3 ans maintenant. Quand on voit ces jeunes jouer, on a l’impression parfois qu’ils sont passés par la formation académique. Il y a de l’intelligence et de l’application dans le jeu du Wakrya. Avec par exemple le meilleur buteur de la saison écoulée Ibrahima Sory Oularé qui a planté 13 buts à lui seul devant des attaquants du Horoya, Sekou Amadou Camara, Ocansey Mandela ou Bassirou Ouedraogo pour ne citer que ceux-là. Pour prouver que les joueurs du Wakrya sont intelligents et appliqués, l’on a vu cette équipe atteindre la finale de la 59e édition de la Coupe nationale sans 5 de ses joueurs cadres.

Cela constitue un vrai défi que ceux qui n’étaient pas forcément titulaires ont pu relever avec brio. Face aux clubs réputés les meilleurs dans le championnat guinéen, ces jeunes se sont toujours montrés combatifs et corrects dans l’âme.  Au Wakrya presque tous les joueurs ont la faculté de marquer des buts comme Daouda Bérété, Kaba Kourouma, Lounceny Kalissa, Youssouf Conté, Ousmane Kadouno, Mohamed Coumbassa…

Une équipe collective et très soudée où il n’y a pas de star. Tous jouent pour les couleurs de Boké et ça ils le font avec honneur et brio. Même à l’entrainement ils sont sérieux et très motivés.

En sommes, cette équipe englobe presque tous les aspects visant à bâtir un club de football qui respecte strictement tous les paramètres qu’il faut sans inverser la pyramide. Certes beaucoup de choses manquent à cette équipe notamment un siège digne de nom avec équipements ou encore un bus comme la plus part des grands clubs du pays, mais avec le temps il est clair que cela sera résolu et avec efficacité. Comme le dit un proverbe « celui qui veut voyager loin, ménage bien sa monture ». Ce Wakrya là est parti pour bousculer ces clubs qui font semblant d’évoluer mais en réalité rien au finish.

En un laps de temps, le Club de Boké s’est déjà crée une histoire authentique et qui va vraisemblablement durer et inspirer plusieurs générations dans le monde du football guinéen.