Ibrahima Sory Sankhon a enfin pris ses marques pour sa deuxième saison en Jupiler Pro League. Pour cet exercice écoulé, l’ancien guerrier du Horoya a disputé 25 matchs avec une passe décisive sous les couleurs de Saint-Trond. L’occasion pour votre quotidien d’aller discuter en exclusivité avec le milieu de terrain guinéen qui se livre à coeur ouvert sur sa saison et ses ambitions. Suivez!
Bonjour Ibrahima Sory Sankhon !
Bonjour à vous !
Ta deuxième saison avec Saint-Trond a été très bonne sur le plan personnel. Tu as disputé 25 matchs pour une passe décisive avant l’arrêt définitif du championnat. Comment tu te sens après cette performance ?
Je remercie le bon Dieu pour la force. Il faut rappeler que je m’étais blessé lors de la préparation où j’ai raté les trois premiers matchs de la saison. Ça n’a pas été facile pour moi, mais j’ai travaillé sereinement pour revenir avec le préparateur physique de l’équipe. Et dès mon retour, le coach m’a aligné et j’ai enchaîné des matchs. Je pense que j’ai fait une très bonne saison cette année. Mais vous savez quand on est professionnel, il faut toujours viser haut donc je crois que je peux encore faire mieux. Je vais continuer à bosser pour donner encore plus le meilleur de moi même.
Alors explique nous c’est quoi la différence entre cette saison et celle de l’année dernière où tu venais d’arriver ?
Vous savez que mon départ du Horoya pour Saint-Trond n’a pas été facile. Quand je suis allé au Sénégal pour prendre mon Visa pour la Belgique j’ai fait plus d’un mois avant d’obtenir le visa. Donc je suis arrivé ici en retard car le club avait déjà commencé sa préparation. Le coach avait déjà une idée sur son équipe et tout. Donc les 6 premiers mois n’ont pas été faciles pour moi. Mais j’ai eu la chance de discuter avec le coach et en même temps j’ai travaillé de mon côté pour être au même niveau que les autres. Dans mes discussions avec l’entraîneur, il m’a dit que j’ai toutes les qualités pour jouer dans son équipe. Il me faut juste un temps d’adaptation et tout. Et après quand il m’a donné ma chance je l’ai saisie car depuis lors je ne suis plus sorti du 11. Et par après, j’ai eu la confiance du coach et de mes coéquipiers pour enchaîner les matchs. Et j’espère qu’avec le travail ça va continuer.
Tout s’est bien passé pour toi cette saison au point d’être dans le 11 des joueurs les plus utilisés dans le championnat belge. Comment tu te sens après tout ça ?
Oui je remercie mon entraîneur, le staff qui ont eu confiance en moi et mes coéquipiers aussi qui m’ont beaucoup aidé pendant cette saison. Je suis très content d’être dans ce 11, cela signifie que mon travail commence à payer. Pour ma deuxième année dans le championnat belge on parle déjà de moi c’est bien. Aujourd’hui plusieurs clubs me suivent et moi je vais continuer à travailler pour être encore plus performant.
Malheureusement ton ancien coach (Milos Kostic) est parti et remplacé par l’australien, Kevin Muscat qui était conseiller sportif du club. Est-ce que crains de ne pas entrer dans les plans de ce dernier ?
Moi je suis un compétiteur. Donc le football il y a toujours des mouvements. Je pense que si un joueur a du talent, s’il est discipliné et le courage tu ne vas pas avoir des problèmes avec un entraîneur. J’en ai parlé avec le nouvel entraîneur (Kevin Muscat ndrl) ce vendredi où on en a longuement discuté. Il a dit qu’il a confiance en moi et qu’il compte énormément sur moi pour la saison prochaine. Et même dans la presse il a fait mention. Il dit que Saint-Trond a la chance d’avoir un joueur comme moi qui peut évoluer sur tous les postes en défense ou au milieu. Il m’a dit qu’il me suivait depuis, de continuer à travailler pour lui prouver encore plus que je veux faire partie de son projet.
Justement parlons de ta polyvalence avec Saint-Trond. Au Horoya AC tu étais milieu relayeur mais en Belgique tu joues tous les postes de la défense. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Vous savez quand on veut devenir un joueur professionnel il faut s’attendre à tout. Quand je suis arrivé le coach m’a dit Sankhon je connais tes qualités et j’aimerais t’utiliser beaucoup plus en défense. Je lui ai dit je n’ai aucun problème pour ça, on a travaillé pour ça. Et un jour on jouait un match amical contre une équipe de deuxième division, notre latéral droit s’est blessé pendant qu’on avait plus de changement. Le coach m’a dit vas y sur le côté droit et j’ai fait bonne impression, depuis ce jour il m’utilise soit latéral ou en défense centrale. Moi tout ce que je veux c’est jouer car c’est si je joue que j’affiche les performances pour atteindre mes objectifs.
Justement c’est quoi tes objectifs la saison prochaine ? Tu avais signé pour 3 saisons avec Saint-Trond. Est-ce que tu comptes y prolonger ton bail ou aller ailleurs ?
Pour le moment je me sens très bien à Saint-Trond. Je continue mon travail même si dans le football tout va vite. Y a des clubs qui me suivent et mon manager essaye de gérer tout ça. Au moment venu nous allons discuter avec le club pour en savoir davantage. Mais pour le moment je me sens bien ici.
Parlons du syli national à présent. Au mois de mars 2019 tu avais été rappelé à la dernière minute pour pallier l’absence de Diawara qui s’était blessé. Mais tu avait décliné l’offre en disant que tu n’étais pas prêt. Est-ce que tu es prêt maintenant à jouer avec la Guinée ?
C’est le rêve de tout footballeur de porter les couleurs nationales de son pays. Moi je n’ai jamais refusé la sélection et je ne refuserai jamais la sélection. Pour le mois de mars 2019, je commençais à enchaîner les matchs donc je me suis dit que ce n’était pas le moment. Il fallait que je me concentre sur mon club pour la suite de ma carrière, gagner la confiance de mon coach et du staff. Parce que dans ma tête si tu es performant en club on va toujours t’appeler en sélection. Je suis toujours prêt à porter les couleurs de mon pays. Ça dépendra du sélectionneur. Si on me convoque je répondrai à l’appel et si tel n’est pas le cas je respecterai la décision du coach et je serai le premier supporteur du syli.
Comment tu trouves l’équipe nationale guinéenne sous l’ère Didier Six ?
Je pense qu’on a une bonne équipe. Il ne faut pas tout abandonner après ce qui s’est passé à la dernière CAN. On a des bons joueurs qui ont du temps de jeu dans leurs clubs. Un belle génération comme Naby KEITA, Amadou Diawara, François Kamano, Mady Camara…on peut reconstruire cette équipe avec le temps. Il faut qu’on donne du temps au sélectionneur pour bien travailler. Avec la patience on peut être une grande nation de football.
Ton ancien club, le Horoya AC est qualifié en demi-finale de la coupe de la CAF cette saison. Comment tu juges cette performance que vous n’avez pas pu obtenir quand tu y jouais?
C’est une très belle performance que le Horoya a réalisée cette saison. L’équipe a beaucoup progressé raison pour laquelle ils sont en demi-finale de la coupe de la CAF. Le club a toujours eu des bons joueurs et l’année dernière ils ont fait un bon recrutement, des joueurs expérimentés et qui ont joué des compétitions de la CAF. C’est bien pour le football guinéen, pour les supporteurs et tout. Je leur souhaite bonne chance en demi-finales afin d’aller jusqu’au bout pour le bien du championnat guinéen.
Un dernier message…?
Je vous remercie infiniment pour l’opportunité que vous m’offrez afin de m’exprimer sur votre site. Je demande aux guinéens d’être prudents par rapport au coronavirus, de respecter les gestes barrières, limiter les déplacements inutiles et porter régulièrement les masques. Je demande également à mes fans d’être croyants, il faut mettre Dieu dans tout ce que tu fais pour atteindre tes objectifs. Je profite également de l’occasion pour présenter mes condoléances aux supporters guinéens suite au décès de notre ami Amara Bangoura, l’ami intime de Naby KEITA. Mes pensées vont également à l’endroit de sa famille. Merci à bientôt inchallah.
Entretien réalisé par Amadou CONTÉ