A cause de la crise sanitaire liée au coronavirus, toutes les activités sportives sont arrêtées afin d’éviter la propagation de cette pandémie qui fait assez de victimes dans le monde entier. Confiné à Conakry, le sélectionneur de la Guinée, Didier Six aborde pour la première fois cette crise sanitaire. Suivez!
Où êtes vous en cette période et comment vivez-vous toute cette situation liée au coronavirus ?
Je suis à Conakry. Ma femme et mon fils sont à Abidjan. Ce n’est pas une situation facile. La restriction est surtout d’être discipliné. On respecte le fait de rester chez soi. En espérant que cette situation ne dure pas et qu’elle finisse le plus rapidement possible.
Beaucoup de vos pairs entraîneurs en Afrique sont immédiatement rentrés dans leur pays d’origine. Pourquoi avoir choisi de rester à Conakry ?
Par obligation quelque part. Comme j’ai indiqué plus haut, ma femme et mon fils sont à Abidjan. J’aurais pu rester là-bas aussi. J’y étais et le temps de rentrer à Conakry pour quelques jours, l’aéroport était fermé. De toute façon, je serais pas allé en France, je serais resté en Afrique chez moi (ndlr : Didier Six vit une grande partie de l’année à Marrakech au Maroc).
L’actualité ces derniers jours, c’est aussi l’avis de deux scientifiques français sur un vaccin à expérimenter en Afrique. Cela a fait beaucoup réagir la planète dont Drogba, Eto’o, Demba Ba entre autres. Quel est votre avis sur le sujet?
Je suis tout autant choqué et contre. L’Afrique n’est pas un dépôtoir. Si c’est à faire, c’est dans les pays qui sont plus contaminés. Je suis d’accord avec Drogba notamment – lire sa réaction. D’une part parce que j’ai mon fils qui est franco-ivoirien et à travers ça je me sens aussi beaucoup africain.
De votre côté, avez vous prévu un geste de solidarité en Guinée dans cette période?
Le geste de solidarité qui pourra se faire, je crois que ce sera au prochain regroupement. Je pourrai voir tous mes joueurs et mon staff et on verra ce qui est possible. Actuellement, dans cette période de confinement, c’est compliqué.
Parlons un peu foot, ce n’est pas évident actuellement. Des nouvelles de Bouna Sarr ou toujours rien depuis?
Sincèrement, maintenant, de mon côté, je veux juste savoir comment se comportent mes joueurs en confinement. Ce n’est pas évident pour eux parce que quand on a l’habitude de sortir, d’être sur un terrain, de se dépenser et d’avoir une fatigue physique. Là ils sont à la maison, c’est pas facile psychologiquement. J’essaye de les avoir au téléphone le plus souvent.
Quand à Bouna, ça viendra par la suite. Il trouvera la solution qu’il veut mais il faut qu’il se dépêche.
Un dernier mot?
Essayons de vivre ce moment très difficile dans la vie dans le monde entier de la façon la meilleure possible. Etre discipliné, avoir une vie stricte, ce n’est pas évident. Mais je sais qu’on va finir par s’en sortir. Encore une fois, mes soutiens à Drogba sur sa sortie sur les médecins français, soutiens également au Docteur Raoult. Mais je ne sais pas si je soutiens vraiment les politiques de mon pays.
Entretien réalisé par Africatopsports