Cinq ans que le Horoya cherche la phase de poule de la ligue des champions. Cinq ans qu’il se perd en cours de route. Cinq ans que l’on nourrit les supporteurs d’espoir ; cinq ans que la désillusion perdure.
L’élimination ce dimanche du Horoya rappelle à la mémoire la défaite l’année dernière au même stade de la compétition et sur le même scénario. Oui. On avait pensé alors que les leçons allaient être tirées et que 2017 allait sonner la revanche et la consécration ; 2017 étant l’année charnière du plan d’action et de développement que les responsables du champion de Guinée se sont fixés.
Malheureusement, cette élimination jette à la figure et de façon paradoxale, l’image d’une équipe organisée mais incapable de relever les défis même si ceux-ci s’étendent sur plusieurs années. Oui quand on parle de Horoya, nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que ce n’est pas de l’argent qui manque au club encore moins de l’implication des dirigeants aux côtés des joueurs.
D’autres sont unanimes à reconnaitre que c’est l’une des équipes les plus cosmopolites d’Afrique avec des jeunes venus de plusieurs pays du continent. Mais quand il est question aussi de parler résultat beaucoup sont d’accord que le Horoya est encore loin de concurrencer, de ressembler à ces clubs au niveau desquels son Président, Antonio Souaré, voudrait le hisser. Au premier plan, le TP Mazembe.
Le moment est donc venu pour l’encadrement de se regarder d’abord dans la glace puis dans les yeux, de se dire la vérité mais surtout de poser, de se poser les vraies questions. Parce que si le Horoya ne progresse pas dans des compétitions africaines, c’est bien de la responsabilité de ceux-là qui sont impliqués directement ou indirectement dans la gestion du club.
Si le Horoya essuie chaque fois des revers malgré des moyens déployés, c’est bien parce que quelque part il y a quelque chose qui ne va pas ; des hommes qui ne jouent pas pleinement leurs rôles. Il faudra donc que ces responsabilités soient situées et cela au niveau de tout le monde. Sans complexe ni complaisance. S’il y a sanction, il faut sanctionner. S’il faut que certains partent, il faut qu’ils partent. Parce qu’au final, rien ne sert de faire venir des joueurs d’autres pays s’ils sont incapables du renouveau et de victoire. Rien ne sert d’investir des millions de dollars dans l’entretien d’une équipe qui n’atteint pas le résultat escompté.
Enfin, rien ne sert de se faire entourer de personnes dont la présence ne sert en rien le progrès de l’entreprise. Même s’il est vrai que le Horoya trône au sommet du football national, quinze trophées de champion, sept coupes nationales et deux super coupes, les Guinéens ont désormais soif de voir le club pulvériser le même record sur le terrain continental. Parce que c’est sur ce terrain que le TP Mazembe a revêtu sa valeur ; c’est là que le Mamelodi Sundowns a fait parler de lui ; c’est en frottant et en soumettant les grands qu’Al Ahly a atteint la plénitude de sa suprématie. Ce n’est donc pas le fait que le Horoya ait été reversé en coupe de la Confédération que l’on devrait éviter cette remise en question définitive. Sinon ce sera comme mettre du vernis sur de la moisissure.
En somme, l’objectif 2012-2017 pour le Horoya en vue de la conquête de l’Afrique n’aura été qu’une addition indigeste de hauts et de déception. Alors que le comité directeur du champion de Guinée tablait sur cette année pour atteindre le graal, voilà qu’une fois encore le pari est raté. Alors si on ne change pas une équipe qui gagne, que ferait-on d’une équipe qui ne gagne pas ? Aux responsables du Horoya AC d’y réfléchir.