L’application stricte des règlements est un pilier fondamental de toute organisation sportive. Pour la Confédération Africaine de Football (CAF), elle garantit non seulement l’équité et la crédibilité, mais aussi le développement harmonieux du football sur le continent. Un manquement à cette rigueur pourrait engendrer des frustrations, des déséquilibres, et porter atteinte à l’image du football africain.

L’Article 47 des Règlements de la CAF

L’article 47 stipule :

* »Pour toute erreur administrative concernant l’enregistrement des joueurs, l’association nationale concernée sera suspendue de participation à l’édition suivante de la CAN, et son équipe sera éliminée de la compétition si elle est toujours en cours. »*

Ignorer une telle disposition pourrait avoir des conséquences graves :

Diminution de la crédibilité de la CAF : Les perceptions de favoritisme ou de laxisme sapent la confiance des fédérations, joueurs et supporters.

– Encouragement des violations : Cela crée un précédent risqué, incitant d’autres équipes à enfreindre les règles en espérant une indulgence similaire.

– Atteinte à la compétitivité : Les équipes respectueuses des règlements seraient injustement pénalisées face à celles qui trichent.

Le Cas Tanzanien : Une Application Nécessaire

Dans le match Tanzanie vs Guinée, des irrégularités majeures ont été signalées entre autres

– Introduction à la 73ᵉ minute d’un joueur dont le numéro est non inscrit sur la liste officielle des 23 participants.   Le joueur portait un maillot sans nom, ce qui constitue une infraction flagrante aux règlements.

– Initialement prévu à 16 heures, le match a été avancé à 13 heures pour des raisons d’éclairage. Cette information n’a été communiquée à la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) que 48 heures avant le coup d’envoi.

– L’équipe guinéenne, qui venait de jouer un match intense en RDC (victoire 1-0), a dû affronter un déplacement de 9 heures en avion, impactant inévitablement la performance des joueurs, dont 70 % évoluent en Europe.

A mon avis la FEGUIFOOT aurait dû protéger les intérêts de ses joueurs en déposant une réserve officielle avant le match, en mettant en avant les inconvénients liés :

Au changement tardif d’horaire : Cette modification a impacté la préparation physique et mentale de l’équipe guinéenne.

À l’inéquité organisationnelle :  Une demande de report ou une organisation différente aurait pu être envisagée pour garantir des conditions de jeu équitables.

Le football africain ne doit pas être uniquement une compétition, mais aussi un outil de rapprochement entre les peuples. Le respect des règles, l’équité sportive, et la promotion du fair-play renforcent l’esprit de fraternité, ciment essentiel pour l’avenir du football sur le continent.

Pour finir, la CAF doit appliquer rigoureusement ses propres règlements, y compris dans le cas tanzanien, pour préserver son intégrité et l’équité dans ses compétitions. La crédibilité de l’institution repose sur sa capacité à faire respecter ses règles, quelles que soient les circonstances. Parallèlement, les fédérations nationales, comme la FEGUIFOOT, doivent être proactives dans la défense de leurs équipes, en anticipant et contestant toute décision susceptible de désavantager leurs joueurs.

Ensemble, la CAF et ses membres peuvent garantir un football africain juste, compétitif, et empreint de fraternité.

 

Un passionné de football,

O.Cherif

Depuis les Pays-Bas