Mohamed Tamba Millimouno n’est plus l’entraîneur de l’Eléphant de Coléah, club de deuxième division guinéenne. Alors que le jeune technicien annonce sa démission, du côté du club les dirigeants eux parlent plutôt de limogeage.
« Il n’a pas démissionné. Il a été démi de ses fonctions« , a été formelle au téléphone avec nous Moustapha Diallo, secrétaire général de l’Eléphant de Coléah. Ce responsable de l’équipe vert et blanc réagissait ainsi à l’information selon laquelle Tamba a jeté l’éponge du banc de touche.
Dans ses explications, Moustapha est revenu sur le début de l’aventure de son désormais ancien entraîneur que la direction avait fait appel pour sauver le navire.
« Il est venu vers la 7e journée du championnat. Il nous a dit que l’effectif n’était pas bon et qu’il veut trouver des joueurs. Pendant le mercato, on a dépensé pour trouver des joueurs que lui même a choisis. On lui a donné la possibilité de prendre 10 joueurs mais même ça il n’a pas pris les 10. Il a fallu que moi-même je cherche trois autres pour ajouter à l’effectif », dit-il.
Dernier au classement à la fin de la phase aller, la direction s’attendait à un rebond mais les contre-performances s’enchaînent. Le secrétaire ne voit rien d’autre qu’une incompétence de son entraîneur.
« Au début des phases retours, il n’était même à Conakry à l’occasion du premier match. Il était allé faire la fête à N’Zérékoré. A son retour, dans le 11 de son premier match, il n’y avait qu’un seul joueur parmi ceux qu’il a recrutés. Là ça pose des questions, parce que c’est lui-même qui avait dit que l’effectif en place manquait de niveau. Les joueurs recrutés ont fait plus d’un mois avec nous aussi avant le démarrage de la phase retour. Donc il ne peut pas dire qu’il n’a pas eu le temps de préparer son effectif. Et c’est pour cela qu’on a décidé de le limoger pour incompétence », conclut le jeune secrétaire qui annonce que la gestion de l’équipe est confié au staff en place et dirigé par Thiam qui était adjoint de Tamba.
Réagissant aux propos du secrétaire général, le technicien qui a bien voulu se confier à nous par téléphone a sa version à lui quant à la source du divorce.
« Après mon retour (de N’Zérékoré, ndlr), on a perdu contre Foot Élite. Les joueurs qui ont suivi, on a négocié un match amical qu’on a gagné par 2-0. Et au moment où je faisais les critiques par rapport au match précédent, le Secrétaire Général vient avec une liste et cite les joueurs qui, selon lui doivent voyager pour nos matchs suivants à Kankan, sans me consulter. La nuit, il m’appelle et me dit que le Président a décidé que j’attende cette fois à Conakry, que je ne voyage pas sur Kankan. C’est mon assistant qui a géré le match. Pour moi, ils voulaient juste le mettre en observation aussi, oubien me mettre en garde. Mais depuis ça, je ne reçois aucune information sur le club. Personne ne m’a appelé et même si j’appelle, personne ne répond », explique Mohamed Tamba Millimono qui refuse de parler de limogeage.
« Si vous voulez limoger un entraîneur, vous devez l’informer. Il y a un acte pour ça, soit par écrit ou même verbalement. Mais si rien de cela n’est fait, comment je peux le savoir ? Je n’ai pas été limogé moi. Et moi aussi j’ai décidé de rendre ma démission et quitter. Moi je voulais les informer de ma décision mais ils me décrochent pas. C’est pourquoi j’ai décidé de l’annoncer dans la presse », déclare-t-il.
Sur l’existence ou pas d’une note officielle, le secrétaire se veut direct : « On n’a pas écrit pour annoncer son limogeage, tout comme on n’avait pas écrit quand on le nommait. Pourquoi il n’avait pas dit à l’époque qu’il ne prend pas fonction tant qu’il n’y a pas d’acte ? « , s’est-il interrogé.
Depuis son arrivée à la tête de l’équipe, Tamba est logé par le Président du club. Le divorce sur le plan sportif est déjà acté, mais le jeune technicien souhaite toujours rencontrer son ancien patron à qui il veut adresser une demande.
« Je voudrais demander au Président de me donner du temps, me laisser rester chez lui d’abord. Parce qu’en tant que jeune, j’envisage beaucoup de choses et c’est dans la capitale ici que c’est possible, au lieu de me retourner encore à N’Zérékoré. Après le terrain, il y a l’humanisme aussi », nous a t-il confié.