Finaliste malheureux face à Didier Six pour la succession de Paul Put à la tete de l’équipe nationale de Guinée, Raoul Savoy s’est exprimé pour la première fois sur cette aventure qui l’a sérieusement affecté au final. Alors qu’il venait tout juste de quitter la Centrafrique d’un certain Geoffrey Kondongbia, le technicien hispano-suisse s’est vu recaler au profit du français Six longtemps resté au chômage.
Dans un live facebook de sportsguineens, l’ancien coach du tonnerre de Yaoundé est largement revenu sur cette désillusion, son attachement et projets pour la Guinée. Il estime d’ailleurs que le choix de Six à la tête du syli a été influencé par la France qui est un ancien colon de la Guinée.
Pourquoi la Guinée ?
La Guinée m’a toujours intéressé, j’avais posé une candidature, je crois il y a 5 ou 6 ans avant. J’avais de très bons contacts avec l’ancien président de la Fédération (Salifou Camara Super V ndlr). La Guinée est un pays où j’ai de bonne sensation, l’endroit où vous ne vous sentez pas trop, vous vous dites voilà si on veut me faire profiter, je réfléchirais. La Guinée est un endroit qui m’a beaucoup plus intéressé, lors de mes visites aussi j’ai apprécié l’approche, c’est vraiment un pays qui aime le foot. Et pour la Centrafrique, le problème qu’elle a, c’est que pas de presse comme vous, les gens qui relaient la voix du foot et les joueurs à travers le monde et à travers l’Europe, c’est vraiment là où actuellement tout le monde est intéressé à suivre ce qui se passe ailleurs dans le monde. Malheureusement, la Centrafrique ne l’a pas, mais en Guinée il y a cette ferveur non seulement du public mais aussi de la presse, et il y a beaucoup de très bons joueurs dont des binationaux qui seraient, je crois intéressés à rejoindre la Guinée. Voilà ! Donc il y a tout ça, au fait c’est une grosse équipe, il y a de gros joueurs donc forcément elle a plus de chances de se qualifier dans les compétitions, mais c’est une atmosphère qui, moi, m’a intéressé.
Ses projets avec le Syli
Bon ! D’abord, pour moi j’ai vraiment envie de jouer une CAN, c’est une chose qui est vraiment pour moi comme un rêve depuis je suis rentré en Afrique. J’ai absolument envie de participer à une CAN. Donc, évidemment lorsqu’on a l’opportunité de postuler pour une grosse équipe comme la Guinée, comme le Syli, on n’hésite pas. Et je savais qu’avec le bon travail que nous avons fait avec la Centrafrique, j’allais certainement être parmi les finalistes pour le poste. En toute modestie, j’ai postulé, j’ai fait un super dossier, j’ai programmé un dossier de beaucoup de qualités avec un projet pas exclusivement basé sur la prochaine CAN, mais aussi sur celui qui doit être balisé chez vous (en Guinée ndlr) dans quelques années. Les sorts des joueurs locaux, on sait quand-même qu’il y a de très bons joueurs locaux en Guinée, qui ne sont à mon avis pas assez exploités. Eh ! Voilà, on allait remettre un peu de calme, je crois que j’ai basé ma candidature sur le calme, parce qu’on a vu cette histoire de racket, l’atmosphère à la CAN, c’était vraiment dommage. Il y avait besoin de ramener du calme dans la maison et que le Syli revienne dans un endroit paisible où les joueurs ont du plaisir à venir. C’est une équipe qui fait peur à tout le monde, je crois que c’est une équipe qui peut être largement dans le top 2 ou 3 de l’Afrique. Si elle est calme, si elle est tranquille, elle a vraiment cette opportunité de travailler en mettant les forces, pas seulement que les problèmes en avant. C’était vraiment mon projet, c’était basé sur ces trois choses-là, évidemment qu’on allait continuer toujours à se qualifier dans les grosses compétitions. Ramener le calme et la sérénité et de travailler sur des joueurs locaux, des pépites locales pas seulement à Conakry, partout dans le pays pour emmener de la concurrence et équilibré comme on a fait en Centrafrique, équilibré l’apport de la diaspora et des locaux pour avoir quelque chose de plus cohérent et pour le public et pour l’équipe aussi.
Sur le choix de Didier Six
Je pense qu’il y a eu certainement des pressions qui sont venues de l’extérieur. Je ne crois pas que le choix a été exclusivement fait sur le dossier, parce qu’en toute modestie je suis convaincu que mon dossier était le meilleur, au niveau du projet. Maintenant, voilà ! Il y a de toute façon une relation entre la Guinée et la France sans doute qui est plus importante, plus profonde que celle dont peut avoir un petit suisse comme moi. Donc, forcément voilà ! Moi je sais que quand je débarque dans une Fédération pour proposer un projet, je n’ai pas d’appui que peut avoir un français ou un belge par exemple, des appuis politiques, peut être au niveau des anciens joueurs, et au niveau de tout le monde qui gravitent autour de la Fédération. C’est clair que, pour moi ce n’était pas exclusivement basé sur un dossier ou sur un sentiment. C’était pour moi quelque chose de plus complexe qui nous échappe, mais c’est un sentiment que j’ai eu lors de ma présentation, qui à mon avis s’était très bien passée pendant plus d’une heure et demie. Je l’ai [Didier Six] dans les yeux pour ceux qui m’avaient reçu et écouté. J’ai tapé dans l’œil, mais tout à coup quelques minutes après on a rappelé que c’est Didier Six qui passait et qui prenait l’équipe. À mon grand désespoir hein ! Je vais le dire honnêtement j’ai mis quelques jours à me remettre. Puisque je pensais vraiment avoir apporté quelque chose, mon discours avait convaincu, bon après voilà ! Ça fait partie aussi du foot, malheureusement il y a d’autres appuis, d’autres choses qui viennent de l’extérieur qui font qu’on ne se base pas exclusivement sur un parcours, gérer sur une impression ou un projet, mais sur des appuis. D’autres choses qui nous dépassent certainement et on saura jamais vraiment le fond de cette histoire.
Une déclaration qui fera forcément réagir.